Fnac et Darty : une fusion qui a du sens

Les deux entreprises s'allient pour lutter contre Amazon

Publié le

Les rumeurs allaient bon train depuis des mois, et la nouvelle est tombée en fin d'année dernière : Darty acceptait l'offre d'achat de la Fnac. Deux marques toujours plus en concurrence s'unissent pour endiguer l'invasion des e-commerçants. Une dynamique qui intéressera tous les entrepreneurs qui s'apprêtent à créer leur entreprise en franchise dans le secteur du commerce.

Des concurrents mis à mal par la concurrence

Si la Fnac sort comme le grand gagnant de cette OPA, rares sont les experts qui auraient pu deviner le cours qu'ont pris les événements depuis début 2014. A l'époque, Darty valait deux fois plus cher que le fameux agitateur culturel depuis 1954. Son propriétaire, le groupe Kering (anciennement PPR), n'ayant pas réussi à revendre la Fnac, décide alors de distribuer les actions de la société. Les actionnaires n'ont pas confiance dans une entreprise impactée par les dégringolades des marchés du disque et du livre, et revendent leurs titres. Mais la Fnac ne se laisse pas faire : licenciements et réduction drastique des coûts sont au programme du directeur, Alexandre Bompard. Puis la Fnac baisse ses prix et s'offre un nouvel entrepôt pour accélérer ses délais de livraison. L'objectif est simple, contrer l'ascension d'Amazon. En l'espace d'un an et demi, la Bourse change d'avis et l'action Fnac grimpe de 130 %.

Fnac et Darty, des tendances inversées

Pendant ce temps-là, chez Darty, les choses ne se passent pas aussi bien. Malgré un programme de réduction des coûts menés d'une main de fer par Régis Schultz et un retour à un bilan positif après quatre ans de pertes, les investisseurs ne sont pas satisfaits. En 2014, Darty acquiert le site marchand Mistergooddeal, avec l'ambition de miser sur la vente par internet, mais la route promet d'être longue et semée d'embûches.

C'est alors qu'Alexandre Bompard et son directeur financier décident de mettre en place leur ambitieux plan de rachat. Le processus de négociations sera long. Après un refus initial de la direction, la Fnac ne désarme pas et s'adresse directement aux actionnaires. Le conseil d'administration de Darty finit par céder en échange de près de 860 millions d'euros, dont 95 millions cash.

Milliardaire de l'e-commerce en 2016 ?

Le nouveau groupe, qui conservera les identités de ses deux marques, rassemblera les 184 magasins de la Fnac (dont 111 en France) et les 400 points de vente Darty (222 dans l'Hexagone) pour un total de plus de 27 000 salariés. Le chiffre d'affaires de cette entité dépassera les 7 milliards d'euros, et on peut compter sur la direction pour tirer parti de la complémentarité des réseaux de magasins et de leurs offres.

L'alliance semble de bonne augure pour le groupe, mais c'est sur internet que la bataille va se jouer. 17 % des ventes de Darty ont lieu en ligne, dont 1 sur 5 en click & collect. Avec son offre multicanal agressive (le retrait en magasin gratuit sous une heure), la Fnac s'est également bien placée sur le segment. On peut s'attendre à ce qu'ensemble, les deux marques entrent dans le cercle fermé des e-commerçants réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Derniers articles de la rubrique